Description
Added on the 19/08/2024 11:45:00 - Copyright : Numerama
Une unité de l’armée ukrainienne a dévoilé un nouveau drone de combat équipé d’une arme incendiaire. L’appareil a été aperçu sur le front, brulant une zone, probablement occupée par l’armée russe. Les images sont impressionnantes. Une unité de l’armée ukrainienne a diffusé le 2 septembre 2024, sur le réseau social Telegram, une vidéo montrant un mini drone crachant un torrent de flammes sur des dizaines de mètres. L’appareil balaye un rideau d’arbres brise-vent dans lequel se cacheraient des soldats russes. Le drone utilise des munitions dites thermites, fortement incendiaires. La thermite est un mélange chimique de poudres métalliques, le plus souvent d’aluminium et d’oxyde de fer (rouille), qui produit une réaction intense lorsqu’il est allumé. La chaleur résultant de ce cocktail peut atteindre les 2 500 degrés Celsius. Les experts de l’OSINT, l’enquête à partir de sources ouvertes, ont localisé la zone de l’attaque dans la région de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, actuellement occupée par la Russie. L’appareil n’a pas encore été dévoilé officiellement par l’armée ukrainienne. De nombreux engins sortent des laboratoires de développement militaires, et sont envoyés sur le front dans la foulée pour les confronter à l’épreuve du feu. Les drones et leur utilisation n’ont pas cessé d’évoluer depuis l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie en 2022, mais ce dernier engin est déjà l’un des plus marquants. Il est encore difficile d’expliquer comment un appareil électronique peut supporter une telle température. Les munitions incendiaires ont déjà été utilisées à plusieurs reprises dans cette guerre, notamment par la Russie, sur des villes ukrainiennes. Leur déploiement est censé être encadré par la convention de Genève, limitant leur emploi à des zones de combat spécifique.
On entre dans la troisième année de la guerre en Ukraine, et s’il y a bien un drone de moyenne envergure qui a marqué ce conflit, c’est le Shahed-136. Et sa version russe, le Geran-2, puisque la Russie a tout simplement racheté la technologie iranienne pour en produire elle-même. C’est un drone assez imposant, 2,5 mètres d’envergure, chargé avec 40 à 50 kilos d’explosifs, conçu pour une seule mission : s’écraser sur sa cible. On l’a surtout vu au-dessus des villes ukrainiennes, car il est principalement utilisé pour des missions de démoralisation : c'est-à-dire, frapper la population civile et les infrastructures énergétiques, notamment en hiver, pour priver une ville d’électricité ou de chauffage. Un Shahed, en soi, ce n’est pas un drone discret. Il est relativement bruyant, il vole lentement, et il est souvent détecté avant d’atteindre sa cible. Le problème, c’est que la Russie ne les envoie jamais seuls. Généralement, c’est par vagues, des dizaines en une nuit, dispersés sur différents points d’une ville, en saturant la défense anti-aérienne et toucher des points sensibles, comme récemment, la centrale de Tchernobyl. De son côté, l’Ukraine a repris ces tactiques à sa manière, en développant ses propres drones longue portée. Certains peuvent aller très loin, jusqu’à 1000 km à l’intérieur du territoire russe. Parfois, ce sont des modèles assez sophistiqués, comme le Beaver – littéralement "le Castor" – un drone qui a déjà visé des bâtiments du renseignement russe. Mais l’Ukraine utilise aussi des modèles bien plus rudimentaires, qui ressemblent à de simples avions de tourisme autonomes. Sauf que malgré leur apparence basique, ces drones ont réussi à frapper des raffineries de pétrole situées à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière.
L’accessoire indispensable du soldat en Ukraine aujourd’hui, c’est le mini-drone. Que ce soit du côté ukrainien ou russe, ces engins sont désormais produits par millions chaque année, et rien que sur le front, plus d’une centaine de drones tombent chaque jour. On parle ici de modèles bon marché, fabriqués à partir de composants chinois, et utilisés pour tout un tas de missions : Reconnaissance, pour inspecter une zone. Renseignement, pour récupérer des données et guider l’artillerie. Attaque, soit en larguant des explosifs, soit en mode suicide, une méthode qui s’est largement imposée depuis 2023 grâce aux évolutions technologiques. Certains crachent même du feu, oui oui : sur ces images, on voit des drones avec munitions dites thermites, fortement incendiaires, qui atteignent les 2500 degrés pour aller nettoyer une tranchée on va dire. Et parmi ces évolutions, il y en a une qui a tout changé : le pilotage en vue subjective, ou FPV. Avec un simple masque, le pilote voit exactement ce que voit son drone, ce qui permet des attaques ultra-précises, notamment sur des points faibles comme la tourelle des chars russes, connue pour être leur talon d’Achille. Les drones FPV sont devenus une arme de référence dans le conflit… jusqu’à récemment. Parce qu’encore une fois, une nouvelle technologie est en train de changer la donne : la fibre optique. Alors, pourquoi la fibre optique ? En gros, elle utilise des fils ultra-fins en verre ou en plastique pour faire circuler l’information à la vitesse de la lumière. Résultat : une connexion hyper rapide, ultra stable et impossible à brouiller. Et sur le champ de bataille, c’est un énorme avantage. Le plus surprenant, c’est que ce câble peut être déroulé sur plusieurs kilomètres et qu’il est assez résistant pour ne pas se couper au moindre obstacle. Ça permet de piloter un drone armé sans aucun risque de brouillage. Sauf que… certains soldats ukrainiens ont déjà trouvé une parade : il leur suffit de suivre le fil pour remonter directement jusqu’à la base russe. Mais attention, dans le ciel, il n’y a pas que des petits drones du commerce. Il y a aussi des dizaines de modèles militaires conçus spécialement pour la guerre. Côté russe, on retrouve par exemple les Orlan, des drones de surveillance, ou encore les Lancet, des drones kamikazes très présents sur le front. Côté ukrainien, les États-Unis fournissent des Switchblade, des drones suicides miniatures qui frappent à très courte portée.
Dans ce nouvel épisode des innovations sur le front de guerre entre la Russie et l’Ukraine, on découvre désormais des drones armés de bâtons en bois. Une vidéo publiée ce 25 juillet par les forces armées ukrainiennes montre un drone russe – modèle ZALA – pris en chasse par un appareil ukrainien en mode FPV (pilotage en vue subjective). Le drone ukrainien est équipé d’une perche et va bloquer l’hélice arrière de l’engin adverse. Des méthodes similaires ont déjà été observées. En juin dernier, un autre drone ukrainien avait utilisé la même technique pour mettre à terre un quadrocoptere russe. Les ZALA sont des drones russes de reconnaissances avec une longue endurance – entre 6 à 7 h de vol – développés pour fournir des informations précises à l’artillerie. Chasser les drones avant qu’ils transmettent des données fait partie des missions essentielles sur le terrain. Utiliser des bâtons pour faire tomber des engins de guerre peut paraître simpliste mais « tout est dans le volume aujourd’hui, moins dans la technique » nous indique un ingénieur militaire ukrainien qui préfère rester anonyme. Rappelons que des drones en cartons ont déjà été utilisés lors de ce conflit. Des milliers de drones sont déployés et perdus chaque semaine sur le front, les techniques les plus rudimentaires sont moins couteuses et peuvent donc se révéler efficace.
Des vidéos montrent l’utilisation d’un avion d’entrainement soviétique utilisé par l’armée ukrainienne pour chasser les drones. Cette méthode aurait déjà fait ses preuves. Dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la course à l’armement passe par l’improvisation. L’armée ukrainienne a encore montré un bel exemple de recyclage militaire avec le déploiement d’un avion de l’ère soviétique pour abattre des drones. Plusieurs vidéos publiées fin juin 2024 sur Telegram et les réseaux sociaux montrent des Yak-52, un ancien modèle dédié à l’entrainement et à la voltige, chassant dans le ciel. Des images capturées par un drone russe permettent d’en savoir plus sur les méthodes de l’armée ukrainienne. Il semblerait que les Ukrainiens reprennent des méthodes de la Première Guerre mondiale, réactualisées avec des armes plus modernes. Le pilote se charge de s’approcher des drones pendant que le second utilise soit un fusil anti-drone pour brouiller la connexion ou tout simplement un fusil conventionnel pour abattre l’engin.